Infos Janvier 2020
Je suis bien arrivé le Mardi 14 Janvier à Beira, suite à un voyage de près de 24 heures. il y a eu deux arrêts, un en Ethiopie et l’autre au Malawi. A l’arrivé, Nicholas et John m’attendaient. Le lendemain, je suis reparti avec John à Inhazonia. Le lendemain, nous repartions à Chimoio pour commencer les papier de prolongation du visa.
Les routes sont souvent longues…
Tout le monde est très content de me retrouver.
Ici, c’est la saison des pluies, Les gens sont content car il pleut bien. Malgré quelques « maladies » qui détruisent parfois le maïs, les gens sont contents. Ils pensent que cette année la récolte sera bonne.
Je découvre petit à petit tous ce qui a changé depuis mon départ en 2015.
Informations Février 2020
Voici maintenant plus d’un mois que je suis arrivé ici, dans ma nouvelle affectation. Je redécouvre petit à petit tout ce qui a changé.
Ce mois-ci, j’ai animé une recollection de 5 jours pour préparer les 4 futurs prêtres et le nouveau diacre en vue du sacerdoce. Il y a eu aussi la consécration de 2 jeunes sœurs. Originaires de notre paroisse.
C’est une Eglise en pleine croissance. Quand j’étais parti en 2015, il n’y avait que 7 prêtres diocésains. Ils sont maintenant 16. Ce mois-ci, nous avons célébré l’ordination de 4 nouveaux prêtres et 1 nouveau diacre en vue de la prêtrise. C’est très réconfortant, mais ce n’est pas encore beaucoup pour un diocèse de 800 km de long. Cela permet de créer de nouvelles paroisses…
Je m’occupe de l’accompagnement scolaire des 12 jeunes du foyer. Ça m’aide à les connaitre davantage. Ils sont entre la 6e et la 3e.
Notre mission aussi a changé. Nous avons maintenant un champ d’environs 100 hectares, et un autre plus petit en bordure de rivière.
Ici, nous sommes toujours durant la saison des pluies. Il y a parfois de fortes pluie. Nous avions fait un champ de riz en bord de rivière, la semaine dernière, la rivière a débordé, nous attendons que l’eau baisse pour savoir si nous pourrons récupérer du riz.
Certains des villages que nous visitons ont peur de ne pas avoir assez de nourriture pendant toute l’année.
L’évêque m’a nommé accompagnateur de la Caritas diocésaine. Nous allons voir petit à petit comment toujours être mieux au service des plus pauvres. Le premier travail qu’il me demande est d’essayer de lancer une assemblée diocésaine pour unifier la manière d’aider dans tout le diocèse, que ça soit la même manière que dans tout le pays…
Informations Mars 2020
Ce mois ci, nous avons fait une retraite avec tous les Spiritains présents au Mozambique. Nous étions 10. La retraite avait pour thème « voici que je vais faire des choses nouvelles » C’était pour préparer notre chapitre. Ce chapitre est une grande réunion que nous devrions faire en Juin, en Pologne, mais plus ça vient, plus il y a des doutes sur la possibilité que ça se réalise.
Durante cette retraite nous avons célébré en présence du nonce apostolique la messe d’action de grâce pour la vie, en faisant mémoire des un an du cyclone IDAI.
Ce fut une très belle célébration. C’est émouvant de voir que suite à une telle catastrophe qui a fait plus de 600 mort et détruit la plupart des maisons, le peuple pense à dire merci pour la vie.
Voici la photo actuelle de l’Eglise près de laquelle nous avons célébré. Elle est entièrement détruite, seul reste le tabernacle et une statue de la vierge Marie sur un reste de mur. Le toit est complètement parti, 2 murs sur 4 sont tombés. Il faudra de nombreuses années pour tour reconstuire
Ici la reconstruction avance tout doucement. A Dombe, dans notre diocèse, 1000 familles ont été été affectées par le cyclone. Dans l’urgence la Caritas a construit 1000 maisons de toile. Maintenant, avec l’aide du peuple, ils construisent des maisons en dur. L’an dernier ils en ont déjà construit 100, maintenant le but est d’arriver à 300. Ça fait deux quartiers complets…
Ici la prise de conscience de la pandémie du coronavirus se fait tout doucement, depuis une semaine les écoles sont fermées, Nous ne célébrons plus de messe publique. Le confinement commence tout doucement. Dans tous les établissements publiques, il y a un sceau à l’entrée et nous sommes obligés de nous laver les mains. Prions pour que la maladie n’arrive pas jusqu’ici. Elle ferait des ravages.
Infos Avril 2020
Ici le confinement est difficile. Le gouvernement avait demandé que les transports en commun ne voyage qu’avec le tiers des personnes qu’ils transportent d’habitude, mais comme ce n’était plus rentable, les prix ont augmenté et du coup les gens ne se déplaçait plus. Les premiers touchés sont les plus pauvres. Ceux qui vendent sur les marchés. Ici, on achète le jour même ce que l’on va manger, pour deux raisons, il n’y a pas d’argent pour acheter pour demain, et il n’y a pas de réfrigérateur. Mais si on ne peut plus vendre sur les marchés, l’argent ne rentre plus… Par la suite, le gouvernement est revenu en arrière, et a autorisé de voyager avec le même nombre qu’avant, mais avec chacun un masque. Prions pour que cette maladie trouve des solutions qui ne fasse pas souffrir les plus pauvres.
Nous ne faisons plus de que des messes avec moins de 10 personnes. Ça devient fatigant. Il faut trouver de quoi s’occuper. Je commence à m’intéresser à la cuisine. Dimanche dernier, j’ai fait une tarte au libouli, comme on fait dans le nord…
Ce mois-ci, nous avons fait la récolte des arachides. Pour cela, nous avons demandé à de nombreux jeunes de nous aider, moyennant un petit pécule. Ça leur permet de se lancer dans des petits projets qui, pour certains va les aider à commencer dans la vie. Deux d’entre eux ont profité de cet argent pour construire des magasins dans le village.
Un groupe de fermiers irlandais nous a offert un tracteur. Il est arrivé il y a une semaine. Ça va nous permettre de cultiver davantage. D’aider plus de jeunes…
Il y a 15 jours, j’ai essayé d’envoyer un courrier pour la France. Ça a été impossible. Les courriers ne sortent plus, car il n’y a plus d’avion. La grande réunion à laquelle je devais participer au mois de Juin a été reculée. De ce fait, je ne rentrerai pas en France en Juin. Peut-être en Octobre, novembre ???
Ici, nous n’en sommes pas encore au déconfinement. Le nombre de cas officiel augmente de jour en jour. Il y a de fortes probabilités pour que le nombre réel soit plus important.
Nous attendons la fin de mois pour que le président annonce de nouvelles mesures. Il semble qu’il pourrait annoncer des restrictions dans les transports… peut-être limiter les transports entre départements… Nous ne savons pas encore.
Le manque de messe avec plus de dix personnes commence à être difficile à vivre. Nous avons toujours des jeunes qui nous aident dans nos champs. Comme ils n’ont pas l’école à cause du coronavirus, ça leur permet d’avoir un petit pécule pour faire des petits projets. L’un d’entre eux a déjà réussi à commencer un petit commerce de poissons séchés.
En ce moment, nous plantons des oignons, de l’ail, des choux…
Nous avons fait une récolte d’arachide assez bonne. Maintenant nous vendons les fruits de notre récolte. Les gens achètent des arachides séchées, enlèvent l’écorce, les torréfient et les revendent en petits sachés sur les marchés. Ça leur permet de gagner un peu d’argent.
L’économe actuel des spiritains au Mozambique va partir pour une formation. Ils m’ont demandé de le remplacer. Je m’en étais déjà occupé. Il va falloir que je me remette dans tous les comptes que j’avais laissé il y a des années… Pour cela, le mois prochain je vais me déplacer à Nampula, (à 1100 km d’ici). Je ne sais pas encore comment. Peut-être en voiture, peut-être en avion… on verra bien. Ca dépend de l’évolution de la maladie ici.
Dimanche dernier le Président a renouvelé pour la troisième fois l’état d’urgence. Cela signifie que nous ne pouvons pas encore faire de messe publique. Ce mois-ci, j’aurais dû aller à Nampula pour rencontrer l’économe sortant pour prendre sa place, mais avec les dangers du coronavirus, je n’ai pas encore pu y aller.
La semaine dernière, je suis allé voir les travaux que la Caritas fait en collaboration avec le gouvernement pour aider les familles qui ont tout perdu lors du cyclone. L’an dernier, dans l’urgence, ils avaient construit des maisons de bâche pour loger les 1000 familles affectées.
Maintenant ils essayent de construire des maisons en dur. Il s’agit de maison avec deux chambres et une salle commune, dans un terrain assez grand pour que les familles puissent construire des dépendances. Il y a beaucoup de familles nombreuses ici, ça leur permettra de construire d’autres chambres pour les enfants… Pour l’instant, il y a environ 200 maisons construites grâce à l’aide internationale. Ça faire deux villages compets. Parfois les gens qui n’ont pas souffert du cyclone voudraient bien en bénéficier aussi, mais nous luttons pour que les plus pauvres soient les premiers. Le discernement des bénéficiaires n’est pas toujours facile.
C’est émouvant de voir tous ces gens revivrent tout doucement. La photo ici nous montre un monsieur qui a vécu toute la nuit du cyclone en haut d’un arbre. Il a perdu de nombreux membre de sa famille. Nous avons pu discuter avec lui. Il est redevenu souriant. C’est beau ce que la générosité internationale permet de faire.
Ce qui se passe au nord du Mozambique est très grave. L’état Islamique massacre des gens, et le gouvernement ne semble pas avoir la force de les faire reculer. Le problème vient d’un énorme gisement de gaz. La France est aussi mouillée dans l’affaire avec la présence sur place de Total. Prions pour toutes ces victimes.